Please slow freedom
par Yuri Kozyrev / NOOR

© Yuri KOZYREV / NOOR

Du 8 octobre au 4 novembre

La guerre en Irak avait pour but d’éliminer les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Or, il s’est avéré qu’il n’en possédait pas. Oups !
Quand on décide d’occuper un pays, il faut savoir qu’on ouvre la boîte de Pandore. Quinze ans plus tard, le peuple irakien et le monde entier subissent toujours les conséquences de l’invasion menée par les États-Unis. Les Américains ont commis en Irak des erreurs monumentales, la première étant de mettre les Sunnites en situation de faiblesse après l’invasion en 2003, ce qui a conduit bon nombre d’officiers de l’armée irakienne, qui n’avaient rien à gagner dans une domination chiite du pays, à rejoindre les rangs de l’État islamique. Ensuite, l’armée américaine a enfermé des dizaines de milliers d’Irakiens à Camp Bucca, au sud de l’Irak, où les détenus djihadistes ont pu librement radicaliser de nouvelles recrues et organiser de futurs attentats à la vue de tous. L’invasion et l’occupation américaine de l’Irak a créé un appel d’air pour des milliers de terroristes qui, pour beaucoup d’entre eux, étaient prêts à se faire exploser au nom d’une cause vengeresse.
La tentative des Américains d’imposer leur volonté en Irak (et maintenant en Syrie) s’est soldée par la mort de dizaines de milliers de civils et par la destruction quasi-totale de l’Irak moderne et ancien, forçant à l’exil des millions de réfugiés et donnant naissance à l’État islamique. Car sans l’invasion de l’Irak par les États-Unis, il n’y aurait pas d’État islamique.
L’Occident n’a pas su réagir de manière appropriée face à la violence qui a vu le jour en Syrie après le Printemps arabe de 2011 et à l’effondrement de l’ordre public en Lybie à la suite de l’intervention de l’OTAN la même année. L’État islamique est sorti des décombres de l’Irak et du vide laissé en Syrie. 500 000 Syriens sont morts depuis le début de la guerre civile en 2011. Des millions d’entre eux ont été déplacés, dont environ un million en Europe. La chute de Saddam Hussein et le renversement de toute une succession de dictateurs arabes en 2011 étaient intimement liés, fait qui est resté ignoré en grande partie à cause de l’hostilité engendrée par la guerre en Irak.
Le Printemps arabe est né en Irak.
La guerre en Irak aura eu au moins un aspect positif, celui de donner naissance au Printemps arabe.

Yuri Kozyrev / NOOR


En extérieur dans la ville de Bayeux
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Cette exposition est réalisée avec le soutien de Nikon

octobre 8 2018

10:00

En extérieur dans la ville de Bayeux