Sur les cendres du génocide rwandais, les troubles qui agitent l’Afrique des grands lacs impliquent 9 pays.
Cette guerre qui dure depuis 18 ans est la conséquence conjuguée des faiblesses de l’Etat Congolais, la vitalité militaire du nouveau Rwanda, la perméabilité des vieilles frontières coloniales, les tensions ethniques qui résultent de la pauvreté, la présence de richesses naturelles, la surpopulation de la région des grands lacs, la militarisation de l’économie informelle, la demande mondiale de matières premières minérales, l’instabilité burundaise et l’impuissance des Nations Unies.
Le bilan est lourd : en près de vingt ans, 6 millions de morts, près de 4 millions de déplacés, des camps de réfugiés saturés et des centaines de milliers de personnes appauvries. Les populations ne tombent pas sous le coup de mortiers. Elles meurent de maladie et de famine. Les armes de guerre sont le viol et la destruction du tissu social.
La violence est commercialisée.
Comment expliquer le mutisme de la communauté internationale ? Pourquoi ce bilan de 6 millions de morts ne soulève qu’une indignation mesurée ? Pourquoi l’actualité ignore ce drame quotidien qui se noue sous nos yeux quand de grands reporters travaillent sans relâche pour porter la réalité des faits à la connaissance du monde ?
Une soirée préparée et animée par Eric Valmir (France Inter) avec notamment Jean-Philippe Rémy (Le Monde), Justine Brabant, André Guichaoua et Colette Braeckman.
Crédit photo : Matej Leskovsek